QUATRIÈME DE COUVERTURE Violence et désir : deux mots étroitement liés à nos corps, tant dans les expériences politiques les plus révolutionnaires que dans celles les plus despotiques. Deux mots qui servent à l’auteur pour sonder le lieu où l’expérience de la violence prend ses multiples formes, ce mécanisme complexe qu’est l’homme, fait de matière et de machines biologiques. Alberto G. Biuso partage dans cet essai les mêmes interrogations que Deleuze et Guattari se posaient dans les premières pages de l’Anti-Œdipe : « L’inconscient est noir, dit-on. […] Mais justement ne prête-t-on pas à l’inconscient des horreurs qui ne peuvent être que celles de la conscience, et d’une croyance trop sûre d’elle-même ? Est-ce exagéré de dire que, dans l’inconscient, il y a nécessairement moins de cruauté et de terreur, et d’un autre type, que dans la conscience d’un héritier, d’un militaire ou d’un chef d’Etat ? […] Ce n’est pas le sommeil de la raison qui engendre les monstres, mais plutôt la rationalité vigilante et insomniaque ? » C’est précisément là que Biuso focalise son attention, sur cette partie obscure, l’inconscient noir, le lien biologique de l’homme avec sa nature animale, en bref sur ce système vivant complexe, empreint de désir, souvent violent et destructeur. Même les forces les plus mortifères et répressives de la reproduction sociale sont en effet le produit du désir. Par conséquent, si l’on souhaite comprendre certaines des raisons pour lesquelles la puissance se transforme en autorité, et donc en oppression, il est nécessaire d’approfondir les structures et les limites de l’être humain. Pour construire une anthropologie et une société libertaire, il est nécessaire de partir de la corporéité que nous sommes.
Anarchisme et anthropologie. Pour une politique matérialiste de la limite
Biuso
2019-01-01
Abstract
QUATRIÈME DE COUVERTURE Violence et désir : deux mots étroitement liés à nos corps, tant dans les expériences politiques les plus révolutionnaires que dans celles les plus despotiques. Deux mots qui servent à l’auteur pour sonder le lieu où l’expérience de la violence prend ses multiples formes, ce mécanisme complexe qu’est l’homme, fait de matière et de machines biologiques. Alberto G. Biuso partage dans cet essai les mêmes interrogations que Deleuze et Guattari se posaient dans les premières pages de l’Anti-Œdipe : « L’inconscient est noir, dit-on. […] Mais justement ne prête-t-on pas à l’inconscient des horreurs qui ne peuvent être que celles de la conscience, et d’une croyance trop sûre d’elle-même ? Est-ce exagéré de dire que, dans l’inconscient, il y a nécessairement moins de cruauté et de terreur, et d’un autre type, que dans la conscience d’un héritier, d’un militaire ou d’un chef d’Etat ? […] Ce n’est pas le sommeil de la raison qui engendre les monstres, mais plutôt la rationalité vigilante et insomniaque ? » C’est précisément là que Biuso focalise son attention, sur cette partie obscure, l’inconscient noir, le lien biologique de l’homme avec sa nature animale, en bref sur ce système vivant complexe, empreint de désir, souvent violent et destructeur. Même les forces les plus mortifères et répressives de la reproduction sociale sont en effet le produit du désir. Par conséquent, si l’on souhaite comprendre certaines des raisons pour lesquelles la puissance se transforme en autorité, et donc en oppression, il est nécessaire d’approfondir les structures et les limites de l’être humain. Pour construire une anthropologie et une société libertaire, il est nécessaire de partir de la corporéité que nous sommes.File | Dimensione | Formato | |
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