La célèbre formule horatienne Ut pictura poesis trouve l’une de ses expressions les plus complètes dans l’œuvre de Pascal Quignard, qui écrit à ce propos : « derrière une peinture ancienne, il y a toujours un livre – ou du moins un récit condensé en instant éthique » (Le Sexe et l’effroi, 1994 : 54). Écrivain contemporain, dont la production littéraire échappe à la définition classique de genre littéraire, et peintre lui-même , son écriture ne se passe jamais de l’image . Cette dernière se trouve dans ses ouvrages d’une manière aussi bien directe (image puisées de l’histoire de l’art) qu’indirecte (récrée par le biais d’un langage figuré). Au cours de notre étude, nous analyserons le récent Sur l’image qui manque à nos jours (Arléa, 2014). Dans ce petit texte, Quignard prend en examen quatre images anciennes – L’homme de Lascaux, Le Plongeur de Paestum, La fresque des Taureaux, Médée méditante – qui ont en commun le fait de raconter une action/image qui manque . Quignard ne se contente pas des images pour expliquer au lecteur ce qu’il pense. En obéissant implicitement à la formule d’Horace, il commente aussi dans son livre quatre textes anciens, qui montrent comment la vie même, selon Quignard, est « la mancanza ». L’objectif de notre travail est alors de cerner les enjeux linguistiques et textuels qui permettent à l’écrivain de mettre en place cette nouvelle manière de représenter l’art en littérature. Nous prendrons aussi en examen les techniques qui contribuent à rendre original le résultat de ce livre. Loin de toute forme canonique d’écriture, Quignard reformule l’idée même de littérature, maintenant conçue comme l’union indissoluble des mots et images. Et c’est à partir de l’alliance harmonique de ces deux arts que le génie quignardien trouve son expression la plus complète.
« Sur l’image qui manque à nos jours, Pascal Quignard et l’imaginaire de l’absence »
LA ROCCA, CONCETTA MARIA
2015-01-01
Abstract
La célèbre formule horatienne Ut pictura poesis trouve l’une de ses expressions les plus complètes dans l’œuvre de Pascal Quignard, qui écrit à ce propos : « derrière une peinture ancienne, il y a toujours un livre – ou du moins un récit condensé en instant éthique » (Le Sexe et l’effroi, 1994 : 54). Écrivain contemporain, dont la production littéraire échappe à la définition classique de genre littéraire, et peintre lui-même , son écriture ne se passe jamais de l’image . Cette dernière se trouve dans ses ouvrages d’une manière aussi bien directe (image puisées de l’histoire de l’art) qu’indirecte (récrée par le biais d’un langage figuré). Au cours de notre étude, nous analyserons le récent Sur l’image qui manque à nos jours (Arléa, 2014). Dans ce petit texte, Quignard prend en examen quatre images anciennes – L’homme de Lascaux, Le Plongeur de Paestum, La fresque des Taureaux, Médée méditante – qui ont en commun le fait de raconter une action/image qui manque . Quignard ne se contente pas des images pour expliquer au lecteur ce qu’il pense. En obéissant implicitement à la formule d’Horace, il commente aussi dans son livre quatre textes anciens, qui montrent comment la vie même, selon Quignard, est « la mancanza ». L’objectif de notre travail est alors de cerner les enjeux linguistiques et textuels qui permettent à l’écrivain de mettre en place cette nouvelle manière de représenter l’art en littérature. Nous prendrons aussi en examen les techniques qui contribuent à rendre original le résultat de ce livre. Loin de toute forme canonique d’écriture, Quignard reformule l’idée même de littérature, maintenant conçue comme l’union indissoluble des mots et images. Et c’est à partir de l’alliance harmonique de ces deux arts que le génie quignardien trouve son expression la plus complète.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.