Le récit de la Genèse dans les mosaïques de la cathédrale de Monreale en Sicile

Les mosaïques des parois du vaisseau central de la cathédrale de Monreale sont subdivisées en quarante-deux scènes, dédiées à la Genèse. Cet article mette en relation directe ces mosaïques avec ceux de la Chapelle Palatine de Palerme, qu’ils sont antérieurs et doivent être considérées comme les précurseurs de l’imitation des modèles romains à la fois pour les concordances iconographiques, la mise en scène et les inscriptions. Le choix des scènes entre les mosaïques de Palerme et de Monreale est quasiment identique. Les deux cycles siciliens de l’Ancient Testament sont profondément liés entre eux, mais en même temps sensiblement différents, car ils sont au moins séparés par un quart de siècle. Une comparaison entre certaines scènes pareilles des deux cycles permet de comprendre les similitudes et les différences. À Monreale, les artistes n’ont pas profité d’une extension plus vaste pour élargir les épisodes : ils ont dilaté la narration, ajouté de personnages et assigné à chaque scène un seul espace. Certaines libertés dans l’interprétation des thèmes peuvent être attribuées à l’initiative des artistes, ce qui montrerait une grande créativité dans l’utilisation des sources iconographiques et des formules, pour uniformiser la narration. La Genèse de Monreale est donc le résultat de la fusion de traditions iconographiques diverses et, si toutefois il y a des divergences avec le système romain, à l’inverse des similitudes avec d’autres cycles occidentaux conduisent à la comparaison avec des épisodes de la Genèse peinte dans la voûte de la nef centrale de l’abbatiale de Saint-Savin-sur-Gartempe. Pour conclure on montrera comme le cycle de Monreale exalte la syntaxe architecturale de l’édifice et des expédients constituent une véritable liaison entre les scènes, pour la perception visuelle de la continuité narrative et sémantique du cycle.