Les ombres polymorphes de Jean de tinan ou les palimpsestes d'une écriture camaléontique

Fabrizio IMPELLIZZERI
2021-01-01

2021
978-88-6056-742-0
Jean de Tinan, né en 1874 et décédé en 1898, fut le fils unique d’un rentier et « Cette situation d’enfant unique [lui] donnera […] des habitudes de réflexion solitaire et l’inclinera [surtout] à s’observer soi-même » . Seul et de nature maladive, Tinan fut atteint très jeune de rhumatismes articulaires qui ne tarderont pas à attaquer son cœur et le pousseront à vivre, dès son plus jeune âge, dans un isolement absolu, ayant pour unique compagnie les nombreux ouvrages précieux qui ornaient la splendide bibliothèque de famille. Entièrement pensée par son père, qui était un parfait bibliophile, cette bibliothèque « était remarquablement choisie », ce qui ne nous fait « pas douter que Jean de Tinan y ait puisé très tôt le respect et l’amour des beaux livres » . C’est donc à l’intérieur de ce labyrinthe d’histoires romanesques que Tinan-enfant nourrit sa plus tendre imagination car « Tout jeune et seul […]. Comme il ne pouvait sortir librement, c’est à travers les livres qu’il va tenter de découvrir la vie. Le voici donc occupé à lire tous ceux qu’il peut trouver. […] et la lecture devient pour lui une véritable passion » et une source d’inspiration. Au fil de ses lectures, le jeune Tinan rencontre ainsi les héros qui lui ressemblent le plus et il nouera avec eux une forte connivence littéraire. Imbu de romantisme, comme tous ses contemporains, il se repère immédiatement dans les peines de Werther mais trouve d’autant plus de points en commun avec les destins bien plus réactifs des héros stendhaliens et balzaciens. À l’époque, les différents Julien Sorel, Lucien Leuwen et Lucien de Rubempré représentaient les héros modernes de la « chasse au bonheur » et tissaient, chez nombres d’auteurs, un canevas littéraire dont il était très difficile de se défaire. Mais pour Tinan, d’autres rencontres littéraires, et d’autres lectures surtout, vont solliciter son attention. Elles serviront bien sûr de référence pour influencer, voire même forger , de toute évidence son œuvre en construction permanente. Le texte tinanien est ainsi – dès ses premiers essais – la révélation d’un palimpseste de lectures qui nous présente un intertexte fait d’empreintes, de mimétismes, assez identifiables d’ailleurs, puisque le jeune Tinan débute dans le monde de la littérature sous l’ombre impérieuse et importante de plusieurs grands noms et modèles dont notre étude tentera de déceler quelques portraits.
Jean de Tinan, intertextualité, palimpseste, inspiration, formation
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Utilizza questo identificativo per citare o creare un link a questo documento: https://hdl.handle.net/20.500.11769/516763
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