Considérations critiques sur la présence d’Aristote dans le In Euclidem de Proclus

En rédigeant l’In Euclidem Proclus se proposait le but de fournir une contribution à la philosophie dans son ensemble : les philosophes néoplatoniciens, héritiers de Platon et d’Aristote, ainsi que de la tradition néopythagoricienne, attribuent aux mathématiques un rôle de premier plan dans la réflexion philosophique. D’ailleurs l’intérêt de Proclus envers Euclide, qu’il considère comme étant un platonicien, n’est pas exclusivement mathématique, mais pleinement philosophique. Dans cette perspective générale, Aristote, surtout l’Aristote logicien, joue un rôle important, comme on peut le voir par exemple avec la doctrine proclienne de l’imagination qui est livrée dans l’In Euclidem. Aux yeux de Proclus Aristote n’est pas une alternative à Platon. Il est bien plutôt un penseur dont l’autorité philosophique est incontestable et qui est en accord, fondamentalement, avec Platon. Proclus peut ainsi utiliser Aristote pour élaborer ses propres doctrines et trouver le moyen de résoudre les problèmes philosophiques qui se posaient à lui.