Les travaux qui portant sur le Tsunami de 2004 au Sri Lanka, problématisent les référentiels dominants de la «participation» ou de la «concertation» des habitants dans la réponse à la catastrophe, à partir de l'observation fine des réactions locales face à l'aide humanitaire ou à l'intervention de la puissance publique. En suivant, comme fil d'Ariane de l'enquête, la structuration d'une intervention humanitaire, Mara Benadusi rend compte de son assise sur les principes d'une «participation communautaire» et d'un ancrage dans les pratiques d'une «communauté» alors que cette dernière, façonnée par un imaginaire occidental, reste un mirage sur le terrain. Les acteurs locaux s'accommodent alors des attentes du donateur et font en sorte d’apparaître comme des bénéficiaires légitimes pour tirer quelque profit de l'aide internationale. Mara Benadusi choisit pour sa part d'enquêter auprès des praticiens de la gestion de la catastrophe plutôt que de ses bénéficiaires. Cette entrée lui impose une vigilance accrue et un positionnement constant face aux demandes répétées des experts qui attendent de son travail un apaisement des multiples conflits que l’intervention suscite. Deux démarches ethnographiques conduites par Mara Benadusi au Sri Lanka après le Tsunami de 2004 sont rapprochées pour analyser comment les populations locales sont assignées à une participation pré-définie au niveau international ou à une concertation mise en scène par les acteurs institutionnels. Dans de tels contextes, les enquêtes de terrain apportent un éclairage précieux sur le positionnement stratégique des acteurs locaux qui composent avec les images d'eux-mêmes qui leur sont renvoyées de l'extérieur. L'approche ethnographique questionne alors de manière précise le statut de victime ou de sinistré qui ne résulte pas seulement de l'expérience personnelle du drame mais qui est également sur-déterminé par les interventions extérieures.
Cultiver des communautés après une catastrophe. Déferlement de générosité sur les côtes du Sri Lanka
BENADUSI, Mara
2013-01-01
Abstract
Les travaux qui portant sur le Tsunami de 2004 au Sri Lanka, problématisent les référentiels dominants de la «participation» ou de la «concertation» des habitants dans la réponse à la catastrophe, à partir de l'observation fine des réactions locales face à l'aide humanitaire ou à l'intervention de la puissance publique. En suivant, comme fil d'Ariane de l'enquête, la structuration d'une intervention humanitaire, Mara Benadusi rend compte de son assise sur les principes d'une «participation communautaire» et d'un ancrage dans les pratiques d'une «communauté» alors que cette dernière, façonnée par un imaginaire occidental, reste un mirage sur le terrain. Les acteurs locaux s'accommodent alors des attentes du donateur et font en sorte d’apparaître comme des bénéficiaires légitimes pour tirer quelque profit de l'aide internationale. Mara Benadusi choisit pour sa part d'enquêter auprès des praticiens de la gestion de la catastrophe plutôt que de ses bénéficiaires. Cette entrée lui impose une vigilance accrue et un positionnement constant face aux demandes répétées des experts qui attendent de son travail un apaisement des multiples conflits que l’intervention suscite. Deux démarches ethnographiques conduites par Mara Benadusi au Sri Lanka après le Tsunami de 2004 sont rapprochées pour analyser comment les populations locales sont assignées à une participation pré-définie au niveau international ou à une concertation mise en scène par les acteurs institutionnels. Dans de tels contextes, les enquêtes de terrain apportent un éclairage précieux sur le positionnement stratégique des acteurs locaux qui composent avec les images d'eux-mêmes qui leur sont renvoyées de l'extérieur. L'approche ethnographique questionne alors de manière précise le statut de victime ou de sinistré qui ne résulte pas seulement de l'expérience personnelle du drame mais qui est également sur-déterminé par les interventions extérieures.File | Dimensione | Formato | |
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