«La 'scopofiction' narrative de Jean Genet»

Impellizzeri, Fabrizio
2017-01-01

2017
De 1926 à 1944, Jean Genet (1910-1986) séjourna plus ou moins régulièrement dans différentes prisons. Il y connaîtra ses toutes premières expériences homosexuelles et fera du bagne son milieu privilégié pour la « mise en scène » de ses fantasmes. À ses yeux d’adolescent et de futur écrivain, la prison s’annonce ainsi riche en écritures et en signes qui s’inscrivent sur les murs et les corps de tous ses habitants. Dans de telles circonstances, Genet s’enfonce dans ses rêveries, écartant toujours plus les limites entre fantasme et réalité, nourrissant d’images frappantes et indélébiles le répertoire de son imaginaire homoérotique. En prison, toutes sortes de support se révèlent dès lors comme des œuvres nues à lire et à feuilleter du regard. Du muscle, à la cicatrice, au tatouage, tout y est évocatoire d’une histoire personnelle à décoder par une sémiotique et une sémantique du corps. L’expérience carcérale, relue comme en contre-point par des biographèmes homoérotisés, devient, chez Jean Genet, une expérience sublimée du voyeurisme et de l’exhibitionnisme. Elle aboutit à une création littéraire qui passe tant par la vue que par l’imagination et peut être comparée à une « écriture de l’œil », du regard, ou plutôt, si le néologisme le consent, à une « scopofiction » narrative du simulacre genétien.
Jean Genet, voyeurisme, scopofiction, sublimation érotique, autofiction, prison, imaginaire omoérotique
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Utilizza questo identificativo per citare o creare un link a questo documento: https://hdl.handle.net/20.500.11769/312060
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